Fragonard amoureux. Galant et libertin
Elles n’ont cessé d’être pour les artistes, musiciens et peintres confondus, comme pour les hommes de lettres, des sources inépuisables d’inspiration. Ces deux longs poèmes virent le jour à quelques décennies d’intervalles, dans l’ambiance raffinée de la cour des Este à Ferrare. Jusqu’à sa mort, l’Arioste (1474-1533) ne cessa de retravailler son Orlando furioso. Quant à La Gerusalemme liberata, elle fut publiée par le Tasse (1544-1595) en 1581. Tous deux, mais sur des modes différents, réinventent l’histoire des croisades, entremêlant geste guerrière, épisodes amoureux et récits fantastiques.
De multiples éditions du Roland furieux voient le jour dans l’Europe des Lumières. Fragonard s’est littéralement pris de passion pour l’épopée, au point de tenter de l’illustrer quasiment scène après scène. Bien qu’interrompu au bout du seizième chant, ce projet donna naissance à quelque cent quatre-vingts dessins. On ne sait ni pour qui ni dans quel but cette série fut exécutée. Tout juste peut-on la situer, par comparaisons stylistiques, à la fin des années 1770. Cette suite éblouissante de virtuosité témoigne de la capacité de l’artiste à traduire une œuvre aussi riche et complexe que le Roland furieux. La série marque un point d’acmé dans la carrière de Frago qui illustre ici magistralement la passion et les dérèglements amoureux poussés à leur paroxysme.
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