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Œuvres commentées de Fragonard : La Clochette

Fragonard amoureux. Galant et libertin

166.pngLa Clochette


Le conte, assez concis, n’offre qu’une seule scène possible à illustrer, si bien que les compositions de Charles-Nicolas Cochin le Jeune, Charles Eisen et Fragonard sont fort voisines. Elles montrent un jeune garçon s’emparant de force d’une petite bergère « pour qui l’amour était langue étrangère ». Il lui a tendu un piège en retenant une vache de son troupeau. Partie de nuit à la recherche de l’animal, la pucelle est attirée au creux d’un bois désert par la sonnaille que le galant fait tinter à propos. On peut se demander si ce n’est pas ce conte et le rapprochement à prime abord incongru entre un bestiau et une scène de séduction gaillarde qui ont inspiré à Fragonard d’autres épisodes de ce genre (cat. 17). Si le bovin est ici le témoin placide de la scène, l’artiste se moque de représenter l’objet censé pendre à son cou et qui donne son titre au conte. Cochin et Eisen ont chacun représenté le gredin courant après leur proie. Chez Fragonard, celle-ci est déjà conquise.

L’artiste épouse le ton badin de La Fontaine pour traiter l’histoire de ce viol. L’étreinte est certes vigoureuse au point de faire voler en l’air le chapeau de la bergère, cependant la violence perpétrée envers une fillette âgée de treize ans est éludée. Le couple est comme emporté dans une sorte d’élan presque joyeux qui préfigure la mise en scène du Verrou. Si la gamine paraît vouloir s’échapper, on ne devine pas l’effroi qui la saisit ni la fin assez glaçante du poème :
… la fille tout en transe
Remplit de cris ces lieux peu fréquentés.
Nul n’accourut.
Ô belles, évitez Le fond des bois et leur vaste silence.

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