Peinture

Femme à la vague

En 1873, la Chambre des députés proposa d’imputer à Courbet le coût de la reconstruction de la colonne Vendôme. Craignant que l’État ne saisisse ses biens pour trouver les 323 091 francs et 68 centimes nécessaires à l’opération, Courbet chercha à faire sortir de France ses œuvres les plus importantes et se tourna vers Durand-Ruel pour qu’il organise une rétrospective à Vienne, dans la mesure où il avait été exclu du pavillon français à l’Exposition universelle de 1873. Courbet espérait présenter une soixantaine d’œuvres dans des genres différents, dont cette Femme à la vague. Il confia donc ses toiles en dépôt-vente à Durand-Ruel pour éviter qu’elles ne soient confisquées. Le 26 février, Courbet demanda à Alphonse Legrand de vendre cette toile à Durand-Ruel pour « 50 000 francs, ou 45 000 en titres ». Le tableau se trouvait déjà à la galerie après avoir été envoyé en 1872 au Salon de Bruxelles, où le marchand l’avait évalué à 10 000 francs. Il est donc intéressant de relever la somme demandée en 1873 – cinq fois plus, et plus que ce que Durand-Ruel avait payé le même mois pour un groupe de vingt-quatre tableaux du même Courbet. Le projet de grande rétrospective ne se matérialisa pas de la manière dont Courbet l’avait espéré, mais, en avril, Durand-Ruel envoya la toile à Vienne, probablement pour une exposition de maîtres français organisée en marge de l’Exposition universelle. En 1874, elle figure dans le Recueil d’estampes gravées à l’eau-forte publié par la galerie. Quand le tableau entrera à nouveau dans le stock de Durand-Ruel en janvier 1893, il sera vendu presque immédiatement à Henry et Louisine Havemeyer.

 

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