Peinture

Allégorie de la Justice

ALLÉGORIE DE LA JUSTICE

 

Muni d’une balance, emblème d’un équilibre idéal, et de l’épée du bourreau, évoquant la rigueur du jugement, le personnage féminin n’est autre que l’allégorie de la Justice. L’inscription « Gerechtikaeit » (« justice » en allemand) confirme son identité. Si la nudité peut être interprétée comme un symbole d’intemporalité et d’universalité, la parure et la coiffure sont en revanche fidèles aux conventions de l’époque, comme en témoignent d’autres nus de Cranach, notamment la Nymphe à la source.

Encore une fois, le peintre habille son personnage d’un voile transparent, qui recouvre non seulement la tête, mais enveloppe également tout le corps. Rien ne détourne le regard de cette Justitia majestueuse, qui fait face au spectateur. Sa beauté attise la curiosité, tout en livrant au voyeur un message moral. A en juger par l’ensemble de son œuvre, Cranach accordait une importance particulière au thème de la Justice. En raison de leur dimension érotique, les toiles de petite à moyenne taille étaient rarement exposées dans des endroits publics, comme les hôtels de ville, mais plutôt réservées à des collections privées.

Ce tableau, daté de 1537, arbore le serpent caractéristique de Cranach, qui sera peu de temps après modifié et agrémenté d’ailes déployées. En effet, en 1537, le décès du fils aîné de Cranach, Hans, a sans doute suscité une réorganisation de l’atelier, et donc un nouveau « corporate design ».

 

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