Dessin

Martin Luther en moine augustin

MARTIN LUTHER EN MOINE AUGUSTIN

 

Parmi les œuvres de Cranach, on compte des dizaines de portraits de Luther, qui, avec ses Thèses de Wittenberg, a lancé la Réforme en 1517. Avec ce dessin, l’artiste immortalise notre vision du Réformateur. A l’origine de ce portrait, une gravure sur cuivre de 1520, montrant le moine augustin avec la tonsure, le visage empreint de spiritualité, mais aussi de détermination. Le distique latin sous le portrait confirme ce caractère, tout en rappelant que Luther se distingue avant tout par ses actions. Cette estampe était sans doute destinée à la diffusion, d’où cette représentation formelle, à une époque où Luther était confronté à de fortes tensions. Cranach perpétue cette image dans une deuxième gravure sur cuivre, réalisée la même année, où il ajoute une niche et inclut les mains du sujet. Dans un tableau contemporain, peut-être même antérieur (également exposé à Paris), Cranach fait apparaître un esprit vif, mais amical et généreux, qui semble totalement ignorer les bouleversements engendrés par ses thèses. En 1525, Luther épouse la nonne Katharina von Bora (Catherine de Bore), qui s’est enfuie de son couvent. Les deux époux sont alors immortalisés dans un portrait, dont le Réformateur s’est certainement servi pour promouvoir le mariage des prêtres.

Avec cette série de portraits, Cranach met non seulement son art au service de la Réforme, il se rapproche également de Luther : en 1520, le Réformateur devient le parrain de la fille cadette de Cranach, Anna. Cinq ans plus tard, le peintre est témoin au mariage de Luther.

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