Peinture

La Loi et la Grâce

LA LOI ET LA GRÂCE

 

La nouvelle théologie protestante reposait sur un certain nombre de fondements, déjà exprimés par Saint Paul, notamment la conviction que l’homme peut se sauver lui-même par la foi. A travers « La Loi et la Grâce », Cranach illustre cette notion de manière didactique et iconographique. On connaît deux versions différentes de ce thème, appelées « version de Gotha » et « version de Prague », en fonction du lieu où se trouvent les deux plus anciennes représentations. La « version de Gotha », qui caractérise les interprétations plus modernes de Cranach et de ses apprentis, doit son nom à un tableau de 1529 conservé au musée du Château de Gotha. La « version de Prague », d’après le tableau présenté ici, a été exploitée en dehors du cercle de Cranach, notamment par Hans Holbein le Jeune (tableau à Edimbourg) et Erhard Altdorfer, auteur du célèbre frontispice de la Bible de Lübeck de 1533-34.

Manifestement, cette « version » existait déjà lorsque Cranach a peint son tableau de Prague, dont la date est aujourd’hui difficile à déchiffrer (probablement 1529). L’exposition inclut une gravure sur bois anonyme, peut-être réalisée à Nuremberg et antérieure au tableau de Prague. En général, les versions dites « de Prague » mettent en scène un homme livré à lui-même, représentant l’humanité, entre deux personnages symboliques, l’Ancien et le Nouveau Testament. Un prophète de l’Ancien Testament et Jean le Baptiseur pointent tous deux vers la croix en tant que source de salut. Seule la foi en Jésus, qui a triomphé de la mort par la résurrection, permettra à l’homme de se sauver. Tel est le message de « La Loi et la Grâce ». La partie gauche du tableau retrace le péché originel et la remise des commandements à Moïse, et la scène se termine par un mort dans sa tombe.

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