Marevna (Marie Vorobieff), La Mort et la femme, 1917, © Adagp, Paris, 2021 - Association des Amis du Petit Palais, Genève / Studio Monique Bernaz, Genève
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Être une femme artiste dans le Paris des années folles

L’exposition Pionnières. Artistes dans le Paris des Années folles présente 45 artistes travaillant aussi bien la peinture, la sculpture, le cinéma, que des techniques/catégories d’objets nouvelles (tableaux textiles, poupées et marionnettes). Des artistes connues comme Suzanne Valadon, Tamara de Lempicka, Marie Laurencin côtoient des figures oubliées comme Mela Muter, Anton Prinner, Gerda Wegener. Ces femmes viennent du monde entier, y compris d’autres continents où certaines exporteront ensuite l’idée de modernité : comme Tarsila Do Amaral au Brésil, Amrita Sher Gil en Inde, ou Pan Yuliang en Chine. 

Marevna (Marie Vorobieff), La Mort et la femme, 1917, © Adagp, Paris, 2021 - Association des Amis du Petit Palais, Genève / Studio Monique Bernaz, Genève
Marevna (Marie Vorobieff), La Mort et la femme, 1917, © Adagp, Paris, 2021 - Association des Amis du Petit Palais, Genève / Studio Monique Bernaz, Genève

L’expérience de la Grande Guerre a accéléré la remise en cause du modèle patriarcal amorcée au Royaume Uni à la fin du XIXe siècle par les suffragettes. C’est en France que l’entrée des femmes dans le monde du travail est la plus sensible. Engagées volontaires comme infirmières au front, elles deviennent aussi fermières, ouvrières, ou médecins. Les femmes remplacent les hommes, décimés par un conflit meurtrier, comme le montre l’œuvre de Marevna La Mort et la Femme (ci-contre). 

Dans la France de l’après-guerre coexistent les libertés (de mouvement et d’expression) et les conservatismes: le suffrage féminin est refusé, la propagande anticonceptionnelle interdite et l’avortement sévèrement puni. La révolution russe d’octobre 1917 et le traité de Versailles de 1919 dessinent de nouvelles frontières provoquant ensuite des déplacements de populations dont celui de nombreuses artistes femmes en quête d’indépendance. Aux États-Unis la prohibition et le racisme poussent une génération d’hommes et de femmes vers des capitales européennes, dont Paris. Ces hommes et ces femmes sont à la recherche d’une liberté culturelle, artistique et sexuelle que leur refusent leurs pays d’origine. 

Paris – en particulier les quartiers latins, de Montparnasse et de Montmartre – est la ville des académies privées dans lesquelles les femmes sont les bienvenues. C’est aussi la ville des librairies d’avant-garde, des cafés où les artistes croisent les poètes et les romanciers, où le cinéma expérimental s’invente. Nombre de ces lieux sont tenus par des femmes : Adrienne Monnier et Sylvia Beach ouvrent respectivement, rue de l’Odéon, les librairies La Maison des Amis des livres et Shakespeare and Company qui deviennent les lieux phares de la création littéraire de l’époque. Marie Vassilieff fonde en 1910 l’Académie russe pour les jeunes artistes non francophones, puis l’Académie Vassilieff, en 1912 ; Marie Laurencin enseigne avec Fernand Léger, à partir de 1924, à l’Académie moderne. Dans cette école, l’abstraction se diffuse auprès d’élèves venus du monde entier dont plusieurs sont réunis dans cette salle. De nombreuses femmes artistes ont alors été attirées par l’abstraction qui leur permettait de s’affranchir des catégories de genre, contrairement à la figuration qui les impose.

 

Rendez-vous le 2 mars pour l'exposition Pionnières. Artistes dans le Paris des années folles

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Tout public
Conférence de présentation de l'expo Pionnières
Le jeudi 17 mars à 18h30 - 1h30
Article
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