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Fragonard et le renouveau de la fête galante

Fragonard amoureux. Galant et libertin

fete-galante.pngLe succès considérable de La Nouvelle Héloïse (1761) de Rousseau scelle le triomphe d’une forme de sentimentalisme moraliste. En 1770, un émule de Rousseau, Claude-Joseph Dorat (1734-1780), livre une violente diatribe contre le libertinage. Il lui oppose l’amour sincère et tendre. Cet amour qui “se développe par l’estime” se nourrit, selon lui, d’un regard rétrospectif vers l’amour galant du Grand Siècle : “Ce commerce de sentiments tendres, de soins délicats et de plaisirs voilés que l’autre siècle connaissait encore.”

 

Fragonard va puiser à cette même source galante pour dépeindre son intrigante Leçon de musique, dans laquelle les costumes de fantaisie évoquent le “Grand Siècle”. Mais c’est à la rencontre d’Antoine Watteau (1684-1721) que son art va s’infléchir. Fragonard renouvelle le genre des “fêtes galantes”, dont Watteau fut l’inventeur, au point de renouer avec son esprit unique combiné de distance amusée et d’érotisme suggéré. Cette entreprise de réactualisation semble atteindre une forme de sommet de raffinement et de sophistication avec le cycle des Progrès de l’amour, peint en 1771-1772 pour la comtesse Du Barry (1743-1793), favorite du roi Louis XV.

À cette réminiscence des fêtes galantes, Fragonard mêle des fragrances plus modernes : le jardin pittoresque et la vogue des contes de fées. Chef-d’œuvre de cette veine, L’Île d’amour mêle indissolublement ces deux notions dans un jardin irréel, espace d’un éros enchanté.

 

Légende : Jean-Honoré Fragonard, La Poursuite - esquisse du décor de Louveciennes pour Madame du Barry, vers 1772, musée des Beaux-Arts d'Angers © Rmn-Grand Palais / Benoît Touchard
 

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