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Les Tudors sous les feux de la rampe

Les Tudors du 18 mars au 19 juillet 2015

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La vie des Tudors réunit tous les ingrédients d’une bonne intrigue. Dès le début du XVIIe siècle, les écrivains, dont Shakespeare, en perçoivent la dimension dramatique. Au XIXe siècle, elle devient l’objet de mélodrames à grand spectacle où se mêlent sur fond d’histoire désir et devoir, justice et trahison. Les femmes d’Henri VIII et les favoris d’Élisabeth se retrouvent sous les projecteurs en position de victime. À ceux-là s’ajoutent Lady Jane Grey, reine de neuf jours, et Marie Stuart, reine d’Écosse, arrière-petites-filles d’Henri VII, décapitées sur l’échafaud.

Le thème inspire les meilleurs représentants de la littérature française et de l’opéra italien : Hugo et Dumas, Rossini et Donizetti… À Paris, au XIXe siècle, autour des Tudors, un dialogue se noue entre la peinture et la scène, avec des artistes attentifs à l’actualité théâtrale comme Paul Delaroche et Eugène Devéria. Parfois ce sont eux qui donnent le ton au spectacle. Ainsi les œuvres de Delaroche se transforment sur les planches à plusieurs reprises en véritables tableaux vivants.

De Walter Scott à Victor Hugo

Au début du XIXe siècle, les Français découvrent avec passion les romans de Walter Scott qui les plongent au cœur de l’histoire et de l’Angleterre. Deux d’entre eux se déroulent sous le règne d’Élisabeth : L’Abbé (1820) qui raconte l’évasion de Marie Stuart du château de Loch Leven et Kenilworth (1821).
L’intrigue de ce dernier, inventée de toutes pièces, a pour objet le mariage secret du comte de Leicester avec Amy Robsart et se dénoue sur la fin tragique de la jeune femme, victime d’un piège qui la précipite sans vie au pied d’un escalier. À peine traduites en français, les œuvres de Scott sont adaptées pour les scènes parisiennes.
Victor Hugo s’en empare pour livrer l’une de ses premières créations théâtrales, Amy Robsart, en 1828. Cette pièce, pour laquelle Eugène Delacroix dessine les costumes, est un fiasco et ne sera publiée qu’après la mort d’Hugo.
Les Tudors demeurent néanmoins pour l’écrivain une source d’inspiration de drame romantique, comme en témoigne quelques années plus tard sa célèbre Marie Tudor.

L'héritage de Shakespeare

Shakespeare apparaît comme l’un des principaux acteurs de l’âge d’or élisabéthain et participe à la construction du mythe des Tudors. De toutes ses pièces historiques, une seule se déroule sous leur règne, Henri VIII, écrite en 1613, dix ans seulement après l’extinction de la dynastie. Également baptisée All Is True (« Tout
est vrai »), c’est une œuvre éminemment politique centrée sur les rapports complexes d’Henri VIII avec ses conseillers, bien plus que sur ses épouses. À la fin du XIXe siècle, elle inspire en partie le livret de l’opéra Henry VIII de Camille Saint-Saëns. À sa création à Paris en 1883, la mise en scène se distingue par une recherche de fidélité historique, un véritable retour aux sources, perceptible dans le décor et les études préparatoires pour les costumes.

 

(légende : Eugène Delacroix, Femme debout vêtue d'un costume chamarré © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean Schormans)

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