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Vue de l'expo Miroir du monde
© © Didier Plowy pour la Rmn – Grand Palais, 2022

Poussez la porte d’un cabinet d’art et de curiosités

L’unique collection de Dresde, à voir en ce moment au Musée

Coquillages, minéraux, vases antiques, instruments scientifiques… À partir du XVIe siècle, l'Europe collectionne les objets de pays lointains et constitue les premiers cabinets de curiosités : explications et repères historiques.

La mode des cabinets de curiosités

Les princes d’Europe du Nord et d’Italie ainsi que certains érudits et dignitaires ecclésiastiques commencent, dès la Renaissance, à assembler divers objets rares ou étranges collectés aux quatre coins du monde.

Ils les conservent dans de petites armoires mais parfois aussi dans des pièces entières de leurs palais, appelées Kunst und Wunderkammern (« cabinets d’art et de merveilles »), studioli, ou encore cabinets de curiosités.

Une pratique rapidement à la mode, nourrie par une insatiable soif de connaissance et qui s’inscrit dans la dynamique des premiers grands voyages d’exploration et un certain passé colonial. Ces collections sont progressivement ouvertes à la visite et à l’étude, comme des représentations en miniature de toute la diversité du monde.

La Kuntskammer de Dresde, 1er cabinet d’art et de curiosités

Image expo Miroir du monde
© Didier Plowy pour la Rmn – Grand Palais, 2022

Au même moment du côté de la Saxe, les différents princes développent patiemment, génération après génération, une collection de trésors. Cette dernière assure progressivement à la capitale, Dresde, une renommée et une stature internationales.

Cette collection est initiée vers 1560 par le prince électeur de Saxe Auguste Ier. Doté d’un esprit pratique, il s’intéressait aux outils, aux instruments techniques, il jardinait, cartographiait ses territoires, tournait l’ivoire.

Puis c’est avec le Prince électeur de Saxe et roi de Pologne Auguste le Fort, grand amateur d’art et de sciences, que la collection se densifie considérablement. Son assemblage de porcelaines est alors le plus important d’Europe et celui d’armurerie, avec son cabinet turc, le plus considérable hors de l’Empire ottoman.

Lorsqu’il décide en 1723 d’ouvrir la galerie de « La Voûte Verte » au public, il créé ce faisant l’un des tout premiers musées d’Europe !

« Aujourd’hui, les collections de Dresde n’ont pas leur équivalent en Europe. Cela est dû au fait qu’elles n’ont été ni pillées ni détruites pendant la guerre de Trente Ans, contrairement à d’autres collections allemandes. Les collections de Dresde sont parmi les rares de leur genre dont le fonds a été largement préservé. (...) L’exposition éclaire l’histoire et le contexte du collectionnisme du XVIe au XVIIIe siècle. »

Claudia Brink, commissaire de l’exposition Miroir du Monde

Une collection sans équivalent, à voir au Musée jusqu'au 15 janvier 2023 ! 

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