Peinture

Le Martyre de Sainte Catherine

LE MARTYRE DE SAINTE CATHERINE

 

Ce tableau, qui fait partie des œuvres les plus impressionnantes et les plus accomplies de Cranach, n’est connu des spécialistes que depuis 1955. Selon la légende, Sainte Catherine, elle-même convertie au Christianisme, serait parvenue à convaincre cinquante philosophes païens. Pris de colère, l’empereur Maxence ordonne de la faire torturer sur une machine constituée de roues garnies de pointes. C’est alors qu’un ange anéantit l’instrument, tuant 4000 païens. Maxence condamne finalement Catherine à la décapitation.

Pour qui et à quelle fin cette scène riche en détails et aux couleurs chatoyantes a-t-elle été imaginée ? Encore aujourd’hui, les avis sont partagés. Cranach a sans doute entrepris ce tableau en 1508, à son retour des Pays-Bas. En effet, le personnage du bourreau rappelle celui d’une gravure réalisée la même année, représentant la décapitation de Saint Jean-Baptiste (également exposée). Cependant, certains spécialistes penchent en faveur d’une date antérieure, compte tenu de la ressemblance stylistique avec les œuvres expressives de la période viennoise de l’artiste, vers 1500-04. Ce tableau se rapproche en outre de deux estampes consacrées à Sainte Catherine, une gravure sur bois de Dürer achevée vers 1498 et une gravure sur cuivre réalisée peu après par Matthäus Zasinger (« Meister MZ »). Cependant, par son ton dramatique et sa vivacité, ce tableau se différencie radicalement de ses modèles. A y regarder de plus près, la foule agitée qui entoure le groupe central de païens et de saints, placés en demi-cercle, se compose, en toute incohérence, de têtes et de demi-figures.

< Revenir au parcours numérique