Peinture

Le Matin : Aurore et les chevaux d’Apollon

C’est à l’approche de l’aube, selon le poète Moschos (IIe siècle av. J.-C.), que « la troupe des songes véridiques se donne carrière ». Bientôt Aurore, soeur de la Lune et du Soleil, va ouvrir le passage du monde obscur et trouble au monde lumineux.

 

Chez Homère, la déesse se colore de rose et de safran : Battista Dossi se souvient de ce chromatisme, quand il la représente au moment précis où elle libère les chevaux d’Apollon et s’apprête à repeindre le ciel. La raison apollinienne n’a pas encore repris ses droits : le monde est dans un entre-deux. Aux contours nets des chevaux, éclairés par le jour naissant, s’opposent les épaisses formations nuageuses de la nuit qui s’achève : les « merveilleux nuages », sur lesquels le XVIe siècle a tant rêvé – et auxquels nombre d’artistes ont prêté la même fluidité qu’à l’eau et aux songes –, effilochent ici leurs formes indistinctes.

 

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