Peinture

Paul Alexis lisant à Emile Zola

PAUL ALEXIS LISANT À EMILE ZOLA

 

Cézanne et Zola se sont rencontrés en 1852 au collège Bourbon d’Aix-en-Provence. Leur amitié fut une révélation pour les deux adolescents comme le racontera Zola quelques années plus tard : « opposés de nature (…) nous étions liés d’un coup et à jamais, entraînés par des affinités secrètes, le tourment encore vague d’une ambition commune, l’éveil d’une intelligence supérieure, au milieu de la cohue brutale des abominables cancres qui nous battaient ».

Cézanne a représenté Zola à quelques reprises. Il le campe ici dans le jardin de son pavillon du quartier des Batignolles, aux côtés de Paul Alexis, également romancier. L’écrivain est absorbé par la lecture que donne Paul Alexis.

Dans sa composition, Cézanne a joué sur l’opposition des masses qu’il crée par un jeu de couleurs et de lignes. La toile est en effet divisée en deux : sur la droite, Zola tout vêtu de blanc, repose presque allongé sur une banquette blanche. Sur la gauche, Paul Alexis, dans sa veste noire, est assis sur une chaise. Le registre droit, composé de blanc, est structuré par des lignes horizontales : le matelas sur lequel repose Zola fait écho aux lignes dessinées par les rebords inférieurs de la fenêtre. A l’inverse le registre gauche, dans des tons sombres ou noir, s’organise autour de lignes verticales : le dos de Paul Alexis fait écho aux lignes dessinées par le volet. Cette composition n’est pas sans rappeler Le Balcon de Manet, une œuvre qui fit sensation lors du salon de 1869.

Zola, alors critique d’art, est très introduit dans les milieux artistiques. Il participe aux discussions et échanges du café Guerbois qu’il contribue à animer. En 1878, il acquière une propriété à Médan dans laquelle il convie régulièrement des artistes comme en témoigne Guy de Maupassant dans Les Soirées de Médan, parues en 1880 : « Nous nous trouvions réunis, l’été, chez Zola, dans sa propriété de Médan. Pendant les longues digestions des longs repas (car nous sommes tous gourmands et gourmets, et Zola mange à lui seul comme trois romanciers ordinaires), nous causions. Il nous racontait ses futurs romans, ses idées littéraires, ses opinions sur toutes choses. ».

(Auteur : Marguerite Moquet)

 

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