Photographie

Salle du legs Marande au musée des Beaux-Arts du Havre

D’origine alsacienne, Charles-Auguste Marande (Benfeld 1858 – Le Havre 1936), négociant en coton et grand amateur d’art, est un notable de la ville du Havre. Travaillant au coté de Senn au sein de l’entreprise d’Ernest Siegfried, il devient en 1902 vice président de l’Association cotonnière coloniale. Deux ans après, il fonde la Ligue coloniale du Havre, un établissement dont le but est de sensibiliser les milieux havrais à la cause coloniale. Par la suite, il se consacrera uniquement à la cause coloniale en créant l’Ecole pratique coloniale. L’homme d’affaire est également passionné de peintures : il est très attentif à l’actualité artistique et fréquente régulièrement les salles des ventes et les galeries d’avant-garde parisiennes (Bernheim-Jeune, Kahnweiler, Druet…).

Son parcours ressemble beaucoup à celui d’Olivier Senn, même si celui-ci est plus jeune que lui. Pendant près de quarante ans, il siège à ses côtés à la Compagnie cotonnière. Ils sont impliqués dans les mêmes réseaux artistiques : membre de la Société des amis des arts en 1902, co-fondateur du Cercle de l’art moderne et membre de la commission d’achat du musée. Tout comme Senn, Marande débute sa collection à la fin du XIXe siècle probablement avec une œuvre de Boudin. Au fur et à mesure, il se constitue une collection où dominent les impressionnistes et les Fauves. Sa collection compte également des œuvres de Delacroix, Corot, Fantin-Latour, Vuillard, Maufra…

En 1907, il se porte acquéreur de L’excursionniste de Renoir lors d’une vente, alors que son confrère Van der Velde achète une Femme assise et Au café concert et Senn Nini Lopez. Une émulation stimulante est bien perceptible entre collectionneurs. Par ailleurs, Marande et Van der Velde sont de fervents admirateurs de Van Dongen. Marande en possède trois : Le Bouquet, La Parisienne de Montmartre, Les cavaliers du bois de Boulogne. Ce fauve hollandais est aussi apprécié d’un autre amateur : Georges Dusseuil. Mais l’œuvre la plus atypique de sa collection est le tableau cubiste d’André Lhote Les arbres à Avignon.  Sans héritier, il décide dès 1929 de léguer l’intégralité de sa collection au musée du Havre. Ses œuvres intègrent le musée à sa mort en 1936 et viennent enrichir le fonds du musée.

 

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