1920 : Tarsila do Amaral part pour Paris
Centre névralgique de l'avant-garde artistique, Paris accueille Tarsila do Amaral, alors en quête d’une éducation dans les arts. Reproduisant le parcours typique de tout artiste brésilien de sa classe sociale, elle suit une formation traditionnelle à l’académie Julian puis auprès du peintre Émile Renard, tout en découvrant le Cubisme, le Futurisme et Dada dans les salons parisiens.
De retour au Brésil deux ans plus tard, elle rejoint le "Grupo dos Cinco", un groupe d’artistes modernistes engagés dans la redéfinition de la culture brésilienne. Et c’est lors de son second séjour à Paris peu de temps après que l’artiste réalise l’importance de réinterpréter l’identité brésilienne. De cette prise de conscience naît par exemple A Negra (1923) et plus tard Abaporu (1928), des créations qui questionnent la brésilianité dans un retour au primitif.
1924 : Tarsila do Amaral redécouvre l’identité brésilienne
De retour au Brésil, Tarsila plonge dans les souvenirs de son enfance. Paysages pittoresques, églises baroques, nature luxuriante et traditions populaires nourrissent ses créations. Ses toiles sont marquées par des couleurs vives et une audace renouvelée, explorant avec passion le métissage culturel du Brésil.
Malgré son succès, l’artiste est frappée de plein fouet par la crise de 1929. Contrainte d’hypothéquer son domaine familial et de travailler, elle se tourne vers une peinture plus engagée socialement.
1931 : Tarsila do Amaral affirme son engagement politique et social
Toujours en quête d'une identité plus affirmée, Tarsila s'intéresse aux idéologies de gauche et se rend en URSS en 1931. Ce voyage, ses nouvelles amitiés et ses convictions politiques - qui lui coûtent la prison l’année suivante - influencent profondément son travail. Elle intègre les préceptes du réalisme social, peignant dans un style renouvelé les thématiques de la ruralité, du milieu industriel, de la classe ouvrière, avec une attention particulière pour les conditions de travail des femmes.
1950 : Tarsila do Amaral retourne à ses premières sources d’inspiration
Dans les années 1950, l’artiste brésilienne délaisse la peinture d’inspiration socialiste et revient aux paysages semi-cubistes, un style hérité de ses rencontres parisiennes et qu’elle garde jusqu’à la fin de sa vie. Elle se consacre alors à des commandes variées, à des projets d’illustration et continue à exposer ses œuvres tout en capturant les transformations urbaines de son pays.
En 1973, Tarsila do Amaral s'éteint à São Paulo, laissant derrière elle un héritage de 270 œuvres. Par son travail, elle a non seulement marqué son époque, mais a aussi largement contribué à faire rayonner l’art moderne brésilien sur la scène internationale.
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