Vue de l'expo Miroir du monde
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Merveilles de l’art ou de la nature ?

Ces fascinants objets exposés au musée

Noix de coco, nacres, coraux, ivoires, perles... L’expo Miroir du monde réunit beaucoup d'objets naturels. Aussi rares que variés, ils ont été collectés à travers le monde dès le XVIe par les princes de Saxe. Et pour nombre d’entre eux, ils ont été transformés, sublimés, raffinés par la main de l’homme !

Fascination pour les matériaux rares venus d’ailleurs

Depuis le XVIe siècle, des cabinets de curiosités ont été créés à travers toute l’Europe : de Copenhague à Naples, de Lisbonne à Saint-Pétersbourg, partout s’est répandu un intérêt pour la collecte d’objets qui permettent d’appréhender le monde.

On collectionne des œuvres d’art (artificialia), des instruments et livres scientifiques (scientifica), des productions rares de la nature (naturalia) et des objets d’origine extra-européenne. Ces derniers, les ethnografica, qui arrivaient en Europe par les voies commerciales mondiales dans le cadre de l’expansion européenne, étaient particulièrement convoités. Ils témoignaient de relations commerciales florissantes, ce qui valait à leurs propriétaires de la reconnaissance et du prestige.

« Pour cette exposition, nous avons choisi de mettre l’accent sur les pièces extra-européennes. Nous avons réuni une grande variété d’objets et de matériaux qui étaient alors très rares en Europe : jade, corail, noix de coco, ivoire, coquilles de nautile, ainsi que des objets européens appréciés pour leur bizarrerie. »

Claudia Brink, commissaire de l'exposition

Des merveilles raffinées par l’homme

Ces merveilles de la nature venues d’ailleurs ont souvent fait l’objet d’une appropriation artistique. On mélange ainsi pour le plaisir des yeux des naturalia et des artificialia.

Ainsi, par exemple, les escargots de mer et les nautiles du Pacifique occidental ont inspiré les artistes pour créer des objets précieux comme des coupes et centres de table. Ils deviennent de véritables objets de luxe au XVIIIe siècle.

Sphère sur tige haute Georg Friedel, tourneur d’ivoire Dresde, 1611-1619 Ivoire tourné © Grünes Gewölbe, Staatliche Kunstsammlungen Dresden
Sphère sur tige haute Georg Friedel, tourneur d’ivoire Dresde, 1611-1619 Ivoire tourné © Grünes Gewölbe, Staatliche Kunstsammlungen Dresden

Il en va de même pour l’ivoire, qui était diffusé sous forme d’artefacts virtuoses, sculptés très finement. Le commerce de ce matériau rare s’est répandu dans le monde entier à partir du XVIe siècle. La demande d’ivoire était étroitement liée au commerce des esclaves et à l’exploitation matérielle du continent africain par les puissances coloniales européennes.

Mais ce n'est pas tout : couverts au manche de corail, bassin de nacres, jare de coco, figurine de perles baroques et pierres précieuses... La collection d’Auguste le Fort comporte de nombreux exemples de ces objets mixtes qui associent des merveilles de la nature avec l’orfèvrerie la plus fine !

Tout public
Miroir du monde
Du 14 septembre 2022 au 15 janvier 2023
Article
Poussez la porte d’un cabinet d’art et de curiosités

L’unique collection de Dresde, à voir en ce moment au Musée