Au cours de ses déambulations dans la ville, Vivian Maier s’arrête parfois sur un visage. Elle s’en approche et le photographie. Peut-être échangera-t-elle quelques mots avec cette personne, mais elle ne s’attardera pas.
La plupart de ces visages qui ponctuent ses promenades photographiques, sont ceux d’êtres qui lui ressemblent.
© Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
Elle réalise en particulier des portraits frappants, qui nous transmettent son attention à la présence de chacun de ses modèles. Ils parlent de pauvreté, de travaux harassants, de misère et de sombres destins. Maier photographie ceux que l’on ne regarde pas, ceux qui ne figurent nulle part car relégués en marge de ce monde dont ils ne font définitivement pas partie, dans l’ombre de la grande utopie en vogue à cette époque, celle du Rêve Américain, brillant à l’excès. Tous ces portraits, impassibles et austères, sont pris de manière frontale et dans l’instant, avant que le paraître ne recouvre leur visage et que l’image ne soit plus qu’une mise en scène d’eux même.
© Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY
Parfois, elle déroge à la règle avec une certaine ironie. Elle photographie ces dames de la haute société, faisant irruption soudainement devant elles et s’amusant de leur réaction offusquée.
Découvrez d'autres portraits de Vivian Maier jusqu'au 16 janvier 2022 au Musée du Luxembourg
