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Man Ray et Miren Arzalluz

Man Ray, Peggy Guggenheim dans une robe Poiret, 1924, © Man Ray 2015 Trust  Adagp, Paris 2019
Man Ray, Peggy Guggenheim dans une robe Poiret
1924
© Man Ray 2015 Trust  Adagp, Paris 2020

Affirmant que « toute création doit être inspirée et non informative », le rapport de Man Ray à la photographie de mode s’éclaire si on la relie à sa pratique artistique. C’est parce qu’il ne peut la considérer uniquement comme une production mercantile, qu’il aspire à détourner les conventions qui régissent alors la discipline de la photographie de mode. Cette relation est illustrée dans ses mémoires, Self-portrait (1963), lorsqu’il relate ses premiers essais et sa rencontre avec Paul Poiret. Le couturier mécène, dont il gardera toujours le regret de n’avoir pu tirer le portrait, mettra à sa disposition son studio et son matériel photographique pour encourager ses expérimentations — c’est ainsi qu’en développant ses premiers tirages réalisés au siège de la maison de couture, il invente la technique du Rayographe. Cette image iconique de Peggy Guggenheim (ci-contre), élégamment glissée dans une robe en lamé de Poiret, nous rappelle cette rencontre fortuite, et évoque cette atmosphère : celle des années 1920 et des premières années de Man Ray, l’expatrié américain, lorsqu’il intègre le cercle artistique parisien et se rapproche des surréalistes. Cette photographie de socialité de l’une des plus ferventes collectionneuses d’art moderne fait également échos aux portraits de Chanel et Schiaparelli,  ces deux grandes couturières devenues l’incarnation de leur style légendaire. Leur modernité aura d'ailleurs été capturée magistralement par Man Ray. Leur relation et collaboration avec la scène artistique est symptomatique de ce dialogue interdisciplinaire entre les arts.

Miren Arzalluz, Directrice du Palais Galliera, Paris

 

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