© Tamara de Lempicka Estate, LLC / Adagp, Paris, 2021 / photo François Fernandez
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Qui es tu Tamara de Lempicka ?

Une activité en lien avec l'exposition Pionnières

« Je veux qu’au milieu de cent autres, on remarque une de mes œuvres au premier coup d’œil »

Je m’appelle Tamara de Lempicka, je suis née Maria Górska en 1898, à Varsovie, en Pologne.

Je grandis dans un milieu aisé et cultivé. Lors de voyages en Italie avec ma mère, je me découvre une passion pour l’art, notamment la peinture. Je découvre les œuvres des grands maîtres maniéristes. 
L’art maniériste est un mouvement artistique. Il réagit à la perfection des peintures de la renaissance. Les artistes maniéristes (Pontormo, Giulio Romano…) ne cherchent plus à produire des imitations parfaites de la nature. Ils ont une touche plus personnelle. Leurs personnages n’ont plus des proportions exactes, les couleurs ne sont plus aussi harmonieuses qu’à la Renaissance mais s’opposent entre elles.

Je pars étudier à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg où je rencontre mon mari. En octobre 1917, la révolution bolchévique éclate, mon mari est arrêté, je fuis à Paris.
Là-bas, je peins de plus en plus. Je reçois les enseignements d’illustres peintres français (Maurice Denis et André Lhote). Ils m’influencent et m’initient au cubisme.
Le cubisme est un autre mouvement artistique plus proche de mon temps. Il consiste à représenter les sujets modernes avec des formes géométriques et suivant différents points de vue.

Je suis déterminée à exposer mes œuvres aux yeux de tous. Je me démarque par mon style, entre maniérisme et cubisme. J’aime jouer sur les proportions, changer les perspectives, avec des couleurs éclatantes et des contrastes forts entre l’ombre et la lumière.
Je vends mes peintures chères. Très chères.
Je suis connue dans le milieu parisien des années folles grâce à mon fort caractère, mes coiffures et costumes hors du commun.

Tamara de Lempicka (1898-1980) Portait de Suzy Solidor, 1935 Ville de Cagnes-sur-Mer, Château-Musée Grimaldi © Tamara de Lempicka Estate, LLC / Adagp, Paris, 2021 / photo François Fernandez
Tamara de Lempicka (1898-1980), Portait de Suzy Solidor, 1935
Ville de Cagnes-sur-Mer, Château-Musée Grimaldi
© Tamara de Lempicka Estate, LLC / Adagp, Paris, 2021 / photo François Fernandez

Suzy Solidor, icone lesbienne, est une de mes modèles et amante. Je peins son portrait en 1933. C’est celui qui est reproduit ici.

En représentant Suzy de la sorte, je montre le regard sur un corps nu féminin d’une femme peintre. Ce regard rompt avec celui de l’homme peintre sur la femme nue, qui a toujours dominé la représentation du corps féminin.  

Dans un style dérivé du cubisme, je construis le corps de Suzy grâce à un assemblage de volumes simples.

Suzy a une coupe à la garçonne, très à la mode pendant les années folles. Son regard posé, dans le vide, montre sa décontraction et notre complicité. Pourtant, Suzy est à l’étroit dans ce cadre ; sa position presque contorsionnée pourrait nous indiquer le contraire.
J’aime emprunter le cadrage très serré au cinéma de Hollywood, symbole pour moi de modernité et du monumental.
Mon attache aux États-Unis se retrouve aussi dans le paysage géométrique, rempli de cubes et d’angles, qui font référence aux grands buildings New-Yorkais.

D’origine juive, je m’enfuis aux États-Unis juste avant la seconde guerre mondiale. Le style Art déco de mes tableaux baisse en popularité et les commandes se font plus rares.

J’ai réalisé de nombreux portraits, mes sujets préférés sont les femmes, je les représente absorbées par leurs pensées. Elles paraissent tantôt inatteignables, tantôt provocatrices. Dans chacun de mes portraits, il y a aussi une part de moi.

Je suis une pionnière de la femme artiste libre.

 

Atelier : à ton tour ! 

Lors de mon apprentissage de la peinture, j’ai eu comme professeur André Lhote. Il m’a appris à manier le cubisme.
Le portrait de mon amante Suzy Solidor peut se décomposer en plein de morceaux et de volumes géométriques. Ce tableau est cubiste, tu ne me crois pas ?
Suzy Solidor DécoupéeLe voici découpé en ses formes structurelles, je te mets au défi de le recomposer !
Pour cet atelier, munis-toi de ciseaux et d’un tube de colle. J’ai perdu le morceau de la tête de Suzy, utilise ton imagination pour composer un nouveau visage !

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Jeune public
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Du 13 mars au 11 août 2024
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Qui es-tu, Sophie Taeuber -Arp ?